Qu'est-ce que les troubles des fonctions exécutives

En dehors du langage et de la communication, l'enfant rencontre fréquemment des difficultés dans les fonctions exécutives. Le dysfonctionnement exécutif se présente chez les personnes ayant eu un traumatisme crânien. Ce qui corrobore le fait que, dans l’autisme, il y aurait un dysfonctionnement au niveau neurologique.

Les fonctions exécutives sont au cerveau ce que le moteur est à la voiture.

Cela n’a donc aucun rapport avec l’intelligence ni avec l’intensité de travail.

C’est un peu comme si l’on avait mis le moteur d’une deux-chevaux dans celui d’une Ferrari. Même si vous essayez de mettre davantage d’essence dans votre Ferrari, vous ne réussirez pas à accélérer sa vitesse.

Les fonctions exécutives "se travaillent" le plus tôt possible chez l’enfant dès 2 ans.

J'ai mis "se travaillent" entre guillemets pour deux raisons :

1) Les fonctions exécutives s'entretiennent et ne se travaillent pas. Si nous voulons que notre voiture roule longtemps, il faut entretenir son moteur. 

2) Je rencontre beaucoup d'enfants "pas concentrés" qui sont également en situation de passivité devant notre cher petit écran. Ces mêmes enfants incapables de rester deux minutes devant une activité, incapable d'avoir une action réfléchie devant un casse tête, incapables de s'occuper dans ma salle d'attente, incapables de nous laisser parler ses parents et moi,  deviennent sages comme une image devant un écran de téléphone ou de tablette. Non ! Ces enfants ne souffrent pas d'un TDAH mais d'un défaut d'entretien de leur cerveau si je puis faire la comparaison avec le moteur de la voiture. 

Les enfants qui n'ont pas entretenu leur cerveau ont des difficultés similaires à celles que nous retrouvons dans les troubles des fonctions exécutives.  

les fonctions exécutives s'entretiennent dans le déplacement, en bougeant

Plus l'enfant bouge, plus l'enfant est hyperactif, plus il faut le faire bouger si nous voulons qu'il fasse attention.  

Si un enfant a des troubles de l'attention, il faut se poser la question de son autonomie.

Est-ce que nous ne faisons pas beaucoup de choses à la place de l'enfant ? Qui lui rappelle de prendre ses affaires par exemple ? 

En travaillant l'autonomie d'un enfant, nous réduisons peu à peu ses difficultés d'attention.

Si l'enfant sait que son parent est là pour lui faire penser à prendre ses affaires de piscine, il ne fera pas l'effort de le faire. Si, en revanche, son parent le laisse y penser, il rend son enfant autonome. Il est peut-être douloureux pour un parent de laisser partir son enfant sans ses affaires de piscine, mais cela permettra à l'enfant de se responsabiliser et de comprendre que c'est à lui d'anticiper. 

Les troubles des fonctions exécutives en tant que symptôme

Il est évident que la souffrance de l'enfant se traduit bien souvent par une agitation. On ne va donc pas étouffer le feu sans chercher la cause. La cause pouvant être, par exemple, un trouble de la communication, je chercherais à aider l'enfant à communiquer avant de l'aider à régler ses troubles de l'attention.  

Les troubles des fonctions exécutives comportent plusieurs difficultés

Difficultés d'anticipation

L’enfant a parfois des difficultés à comprendre le rapport de cause à effet dans un jouet.

Ex : en lançant une boule sur un jeu de quilles, l’enfant les renverse et recommence son action.

Par la suite, s’il comprend la relation de cause à effet dans le jouet, il comprendra les intentions des personnes et pourra donc anticiper ses actions.

Les personnes qui ne peuvent anticiper ont besoin de routines, appréhendent le changement car leurs repères sont bousculés.

Comment aider votre enfant ? L’habituer le plus possible au changement

Evitons autant que possible de l’enfermer dans des routines, d'anticiper ses actions pour lui en ce qui concerne le quotidien (ce n’est pas à vous, par exemple, de lui rappeler de mettre son manteau avant de partir…). Cela part évidemment d'un sentiment de protection chez les parents désemparés qui ne peuvent faire autrement. Mais on tombe très vite dans la surprotection sans s'en apercevoir.  Le parent ne voit pas que son enfant grandit et que sa présence auprès de lui doit diminuer. C'est aux professionnels de guider les parents et de les aider à faire céder petit à petit ces "barrières" qui empêchent l'enfant d'être autonome.

Comment habituer l'enfant au changement ?

Essayez de repérer les routines que l'enfant met en place et auxquelles il n'aime pas déroger (il s'assoie toujours à la même place à table, il mange toujours la même chose au petit déjeuner...) Evitons que ces routines ne s'installent dans le temps. 

Dans la mesure où l'enfant peut le supporter, aidez-le à accepter sans négocier une petite contrariété en vous asseyant sans le prévenir à sa place habituelle par exemple, en oubliant d'acheter son aliment dont il a l'habitude le matin au petit déjeuner...etc. Ainsi, cela l'aidera peu à peu à assouplir son tempérament et à se montrer moins rigide face à la vie. Ce sera beaucoup plus facile pour lui d'être accepté par les autres qui ne connaissent pas forcément ses routines et d'aller en colonie loin de sa famille.

Avant tout … il faut un respect de l’autorité au sein de la cellule familiale.

Quand un parent appelle son enfant, celui-ci doit répondre à son parent « oui maman (ou papa) » et venir le voir.

L'enfant doit comprendre que la cellule familliale est une micro société. Comme dans le corps humain, chacun a un rôle bien précis. On ne demande pas, par exemple, au pied de faire le travail de la tête, mais sans l'aide du pied, l'être humain serait bien embarrassé pour marcher. De plus, chacun des membres participe au bien être de tous. Si l'un d'entre eux va mal, il se crée un déséquilibre entraînant un mal être chez les autres membres. 

Habituez votre enfant à chercher ses affaires sans lui dire où elles sont

Les vêtements, jouets... étant souvent rangés à la même place et triés par vos soins, une maman m'a donné l'idée de déplacer de temps en temps certains objets pour déranger la routine. 

 

 

 

Difficultés d'exploration visuelle

Pour bien explorer, il faut procéder par stratégie et s'organiser dans sa recherche. En l'absence d'organisation, nous allons sans cesse oublier les endroits sur lesquels notre regard a porté sa recherche et finir par perdre du temps et de l'efficacité.

Exercice d'application : pour savoir quelle est votre stratégie, il faut pratiquer.

Sur l'image ci-dessous, il faut rechercher les deux clowns identiques. Si vous voulez, vous pouvez vous chronométrer entre vous. Rassurez-vous : si votre recherche est  lente, cela ne signifie pas forcément que vous avez un TDAH. Cela veut dire (peut-être) que vous avez des capacités d'exploration visuelle peu entraînées. 

Un excellent jeu pour travailler l'exploration visuelle et l'organisation

DEBLOK

Ce jeu est une sorte de casse tête. Il demande de la réflexion, de l'attention visuelle, de l'organisation au niveau de la pensée. Si l'enfant fait du faire pour faire et change de cap sans arrêt ou encore se montre impulsif, cette activité sera très difficile et pénible pour lui. Il lui faut de la patience pour bien observer comment sont agencés les blocs. Il faut donc qu'il apprenne à observer. De plus, il est obligé de faire travailler sa mémoire de travail (une "mémoire-outil" que nous utilisons de manière temporaire pour faire d'autres opérations mentales ou d'autres actions. Par ex : nous mémorisons temporairement une liste de courses quand nous allons au supermarché, ou bien, quand nous faisons une addition complexe, nous mémorisons temporairement la retenue). Ainsi, grâce à cette mémoire-outil, l'enfant doit mémoriser visuellement deux figures pour aller les chercher parmi les blocs.

Ce jeu convient très bien à des adolescents ou des adultes. 

Un petit jeu

Il s'agit de chercher en un minimum de temps combien de cartes n'ont pas leur double. 

A vous !

Autre jeu d'exploration visuelle : apprenez à votre enfant à chercher par le jeu.

Vous mettez une chips dans une petite boîte transparente et vous la cachez dans une pièce de manière à ce que votre enfant n'ait pas besoin de déplacer quelque chose.

Vous demandez à votre enfant de la chercher. 

Observez son comportement. 

Vario

Ce jeu permet de travailler à la fois l'attention visuelle et l'attention auditive.

Les cartes représentent un arbre, un chien, une maison et un enfant dans un ordre à chaque fois différent.

Dans la vidéo ci-dessous j'énonce à mes petits patients les quatre éléments. Les enfants doivent retrouver la carte correspondant à l'ordre énoncé. Ce jeu aide à créer des images mentales. Pour mieux mémoriser, il faut se représenter mentalement l'arbre, l'enfant, le chien et l'enfant.

Si vous souhaitez que je vous envoie le fichier des images scannées du jeu Vario, laissez-moi un petit commentaire et c'est parti. C'est gratuit. 

Vario

Commentaires

15.07.2020 16:37

Carole Decroix

Bonjour et bravo pour votre site que je découvre à l'instant ! C'est une vraie mine.
Je suis intéressée par les cartes du jeu Vario qui me semble très pertinent.

15.07.2020 17:23

Domitille

Bonjour merci pour votre gentil commentaire. Oui bien sûr je vous envoie ça. Bonne journée

20.04.2020 08:37

Gwénaëlle Sauzay

Bonjour, je veux bien les cartes du jeu Vario. Un grand merci pour ces vidéos et idées de travail